J’ai abordé l’abstraction comme on affronte ses propres mondes et je l’utilise comme un catalyseur d’intuitions pour mieux naviguer .
Mes représentations sont volontairement instinctives dans un premier temps pour me permettre de les analyser et d’en comprendre la signification .
J’introduis ensuite , sur ces formes libres, un élément figuratif qui symbolise une émotion, qui résume l’essentiel de l’histoire.
Si les sensations sont trop confuses pour être concretisées, je les contiens dans des formes géométriques qui structurent l’ensemble, qui attestent de ma propre résistance contre les déliquescences émotives.
L’élément concret n’est pas un guide pour le spectateur car il ne force pas l’interprétation mais il me permet d’habiter mon œuvre.
Il est en fait une abstraction partielle à laquelle chacun donne sa signification.
Je tiens à travailler sans méthodes ni anticipation pour éviter l’esbroufe et la répétition …et je n’ai pas d’ intentions car l’intention est une forme d’enfermement , comme tout a priori.
Cependant des couleurs , des formes et des impressions similaires reviennent souvent.
Elles sont l’expression de mes éléments fondateurs: les vitraux des églises ou ma mère jouait de l’orgue, les images pieuses que mon arrière-grand-mère me montrait à l’infini, le souvenir de notre maison détruite par les promoteurs après qu’ils nous en ait chassés en y mettant le feu.
La somme de toutes mes vies et les associations qui en résultent donnent une cohérence que je n’ai pas decidée à mes réalisations.
Au delà des formes et des couleurs je raconte toujours une histoire et je voudrais que d’autres se l’approprient pour y juxtaposer la leur.
Je peins « voracement » et je n’aime pas être ralentie par l’absence d’une couleur, ou un temps de séchage. En cela, les techniques mixtes me conviennent parfaitement car je pioche dans tout ce qui se trouve à ma portée afin de m’exprimer rapidement.
Je suis d’origine franco-italienne comme la belle ville de Nice où je suis née , et mon « identification » artistique est récente.
J’ai toujours tenté de reproduire en images ce qui me touchait sans jamais être satisfaite du résultat.
Ce que j’imaginais était tellement plus beau que ce que je réussissais à faire, que je préférais le consigner par écrit en attendant le jour où j’aurais mieux dessiné, mieux peint .
J’ai eu toute une vie avant… où j’ai realisé ce que l’on attendait de moi, où j’ai étudié ( langues et journalisme), eu beaucoup d’enfants, travaillé et voyagé …
Jusqu’au jour où j’ai rencontré un professeur d’art, enthousiaste de mes petits dessins colorés au feutre .
C’est lui qui m’a encouragé à les montrer, et à améliorer ma technique .
C’est grâce à lui que j’ai suivi une formation artistique de 2008 à 2011 .
J’ai ensuite préféré travailler seule pour ne pas étre influencée dans ma démarche artistique .
J’ai pratiqué l’abstrait, que je n’aimais pas, pour améliorer ma connaissance des couleurs, comme l’on fait des gammes au piano …et j’ai découvert un formidable outil de libération et d’expression dont je ne peux plus me passer .
Créer dans différents styles donne plus de possibilités d’expression et pour cette raison, ma galerie n’est pas homogène .
Sous mon nom de Da Ros, j’ai participé à :
Après avoir adopté le nom de mon arrière grand-mère, Breda, j’ai participé à :
Six de mes œuvres ont été selectionnées par la Galerie Saatchi pour défiler sur écran géant dans leur musée de Londres .